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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 17:40
Une audition d'un candidat à la Commission européenne par les eurodéputés est toujours passionnante. Car se révèlent des lignes de fracture qu'on ne soupçonnait pas toujours, ou des revendications qui n'avaient pas encore percées. Ce matin, au bâtiment Joszef Antall du Parlement européen à Bruxelles, cette tradition a été respectée. Le groupe socialiste est sorti un tantinet divisé de l'audition (Espagnols, Portugais, Polonais, Hongrois, Roumains, Slovènes et quelques Britanniques (des "loyalistes" !) soutenant le renouvellement du Portugais José-Manuel Barroso à la tête de l'exécutif européen ; les autres, peu ou prou le rejetant. Et certaines revendications ont émergé.

Martin Schulz, le leader du groupe Socialistes & Démocrates, a ainsi officiellement confirmé, mardi, devant la presse, à l'issue de l'audition une de ses revendications : "que le futur Haut représentant, vice-président de la Commission soit socialiste". "L'actuel titulaire (Javier Solana) est actuellement socialiste. Et il est logique d'avoir un équilibre des pouvoirs au sein de la Commission. (...) Le rêve de la droite d'avoir une Commission tout à droite est dangereux", a-t-il expliqué. Une telle revendication n'avait été aussi nettement et clairement exprimée. Lors des derniers débats en juillet, quand Martin Schulz avait mentionné une liste de portefeuilles qui devaient/pouvaient être confiés à des socialistes, il n'avait pas ainsi mentionné le poste de Haut représentant. Et, surtout, pour l'instant, il n'y a pas vraiment de candidat officiellement ou officieusement déclaré. Mais qu'importe : c'est la politique.

Barroso évasif. Lors de l'audition devant le groupe, José-Manuel Barroso s'est montré assez évasif cependant, selon plusieurs députés que j'ai interrogés. Il a ainsi estimé justifié un équilibre politique, mais pas automatiquement avec le Haut représentant, mais entre les trois têtes de l'UE - dans la version de Lisbonne -: c'est-à-dire avec le Président du Conseil européen notamment. Il n'a pas pour autant voulu s'engager plus avant estimant ne "pas avoir les moyens institutionnels pour exprimer plus qu'un avis".
 

Socialistes pas contents. Ce que ne veut absolument pas Martin Schulz: "Le Parlement ne vote pas sur le président du Conseil. En revanche, il se prononce sur le choix du Haut représentant. Il est donc logique que l'équilibre politique se fasse sur ce poste". Et ceci semble être une condition sine qua non. D'ailleurs, Schulz a indiqué "à titre personnel, je voterai contre la nomination de Barroso". Et à un confrère qui l'interrogeait si la candidature du travailliste Blair au poste de président du Conseil européen le satisfaisait, il a eu cette répartie ironique : "J'ai dit un socialiste. (...) Blair pour moi c'est le Premier ministre de la Grande-Bretagne."

Qui ? En revanche quand on interroge chacun pour savoir quel serait le candidat idéal, socialiste, c'est le calme plat. Chacun regarde au plafond. "Un Allemand" lâche un de ses compatriotes. Steinmeier, l'actuel ministre des Affaires étrangères allemand et chef du SPD. "C'est le seul candidat effectivement" me confirme ce député. Mais c'est un peu tabou. Car officiellement, c'est Martin Schulz, le leader des Socialistes, qui vise le poste. L'Espagnol "Moratinos pourquoi pas" me répond mon interlocuteur qui, visiblement, n'y avait pas pensé. "Ou alors un Premier ministre" ajoute-t-il. Il aurait l'autorité nécessaire." Lequel... La boule à nomination tourne... Et "Kouchner, c'est un socialiste. Vous va-t-il ?" interrogeais-je ironique. "Ah non" répond une députée française. "Et puis Sarkozy a d'autres candidats en vue".
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 16:09
Angela Merkel, Gordon Brown, Nicolas Sarkozy écrivent beaucoup en ce moment, ensemble, et sur tous les sujets. Une missive vient ainsi de partir vers New York, cette fois, destinée à Ban Ki Moon, le secrétaire général de l'ONU. Sujet : l'Afghanistan. Le trio confirme ainsi être partisan de l'organisation d'une conférence internationale sur le sujet, avant la fin de l'année, "juste après l'installation du nouveau gouvernement afghan".
Le moment est venu. "C
’est le moment de faire le point des progrès réalisés depuis la première élection présidentielle et d’évaluer les défis qui sont encore devant nous" disent-ils. Cette conférence serait co-présidée par les Nations-Unies - les troupes de l'ISAF Otan évoluent en effet en Afghanistan sous un mandat de l'ONU. Elle serait bâtie sur le même modèle que la première conférence, à Bonn (Petersberg) en 2001, Londres en 2006, Paris en 2008, La Haye cette année. "Elle prolongera la revue stratégique récemment  engagée par l’OTAN, sur la base de l’évaluation du Commandant de l’ISAF." indiquent les auteurs.
Pour quoi faire ? "Ensemble, nous devrions établir de nouvelles perspectives et de nouveaux objectifs en matière de gouvernance, d’état de droit, de sécurité et de développement économique et social en Afghanistan, y compris les thèmes transversaux nécessaires. Nous devrions agréer de nouveaux critères et objectifs temporels pour un cadre commun de la phase de transition en Afghanistan, c'est-à-dire préciser ce que nous attendons pour la  prise en charge des responsabilités par les Afghans et une vision claire de leur transfert progressif, là où c’est possible. Dans ce contexte, nous devrions examiner comment accélérer, accroître et améliorer la qualité de la formation des forces de sécurité afghanes,  et comment créer au mieux les conditions locales appropriées." En d'autres termes, comment assurer la transition nécessaire et pouvoir passer la main...
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9 septembre 2009 3 09 /09 /septembre /2009 01:07

On en sait un peu plus sur cet échange pirates-otages. Et j'ai eu (surtout) un peu le temps de me renseigner. Voici le récit.

Transfert par deux avions. Les "pirates" libérés par les autorités des Seychelles, "faute de preuves" arrivent à bord d'un avion Dash 8, samedi, sur l'aéroport de Nairobi. Un avion vite entouré par la police. Ils repartent, ensuite, dans deux petits avions, des Dornier 228, appartenant à une compagnie kenyane. Donc, semble-t-il, avec un aval au moins tacite des autorités kenyanes. Direction : la Somalie, ou plutôt le Puntland. Dimanche, ils atterrissent à 12 kms au sud du petit village côtier de Gara'ad. Les pirates descendent. Ils sont libres. Les "attendent leurs amis", selon les autorités du Puntland. En échange, montent les trois marins Seychellois, retenus en otage depuis fin février 2009.

Un Britannique gardé à vue au Puntland. Mais lors d'une opération de ravitaillement en essence sur l'aéroport de Galkayo, la police du Puntland et les forces d'immigration bloquent l'avion, avec l'équipage, les négociateurs et les 3 marins seychellois. Un Australien (membre de l'équipage) ainsi qu'un Britannique, habitant au Kenya, auraient ainsi été retenus par les autorités du Puntland qui estiment que le vol n'avait pas reçu son autorisation et que les personnes appréhendées sont sous le coup d'une incrimination criminelle (on peut remarquer que les autorités du Puntland n'ont pas arrêté l'avion à l'aller - avec les pirates - mais au retour. Un hasard sans doute !). Le Puntland remarque que la France, les Etats-Unis et l'Egypte ont négocié avec lui avant de leur remettre certains pirates (pour jugement ou remise en liberté). Ce qui n'a pas été le cas, semble-t-il de cette remise par les Seychelles

Une rançon humaine.
Même si le ministre des Seychelles, en charge de la piraterie, Joel Morgan, le nie, l'échange semble avéré. Et ce n'est pas tout à fait anormal... Cela fait plusieurs mois cependant que le gouvernement de l'archipel de l'Océan indien tente d'obtenir la libération des trois marins seychellois du yacht Serenity. En vain ! Malgré les demandes des familles. Alors faute de moyen financier comme en ont les Etats de l'hémisphère nord, qui versent des rançons, ils se débrouillent. Les autorités des Seychelles ont, en effet, confirmé avoir rapatrié en Somalie 23 hommes suspectés de piraterie, arrêtés à plusieurs occasions. Officiellement pour manque de preuves. "Nous n'avions pas assez de preuve pour les poursuivre devant nos juridictions" ont-elles souligné officiellement. Parmi ces suspects, figurent les 9 personnes arrêtées en avril par la frégate espagnole d'Atalanta, le Numancia, lors de l'opération d'interception du navire de croisière italien MSC Melody et "remis" officieusement aux autorités des Seychelles (libérés par les militaires espagnols puis repris aussitôt par les gardes-côtes seychellois).

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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 23:55
Une sérieuse étape a été franchie dans la participation de la Suisse à l'opération européenne anti-piraterie Eunavfor Atalanta. Le Conseil des Etats (la chambre haute de l'Assemblée fédérale) a adopté le projet de décret fédéral autorisant la Suisse à participer à l'opération, avec un contingent de 30 militaires. A une nette majorité : 33 voix contre 5. Certaines conditions ont été mises à cet engagement, selon la presse suisse qui rapporte la séance de l'assemblée sous toutes ses coutures Seuls les soldats professionnels pourront prendre part à la mission et il n'y aura pas de réferendum. Il y aura ainsi jusqu'à 30 militaires, issus essentiellement du détachement de reconnaissance de l'armée DRA 10, une unité d'élite de l'armée suisse. Cet engagement durera jusqu'à fin 2010. Reste maintenant à attendre l'aval de la chambre nationale (Nationalrat, la 1ère chambre de l'assemblée fédérale). La Suisse sera ainsi le troisième pays n'appartenant pas à l'UE à participer à l'opération (avec la Norvège qui a un bateau et les Croates), ce sans compter l'officier de liaison de l'US Navy qui est présent à Northwood.

Pas de révision de la loi militaire tout de suite. En revanche, les députés suisses ne semblent pas pressés de réviser la loi d'engagement militaire qui permettrait d'assouplir les conditions de participation de la Suisse aux opérations de l'Europe de la défense, en particulier les missions civiles de la PESD. Les députés attendent que soit publié le rapport sur la politique de sécurité, début 2010, pour se prononcer.


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8 septembre 2009 2 08 /09 /septembre /2009 12:30
 Quel avenir pour les Battles groups (la force de réaction rapide) de l’UE ? La réunion des ministres de la Défense, à Göteborg, les 28 et 29 septembre, sera centré autour de cette question. Ou, pour paraphraser ce qu’a dit Olog Skoog, Représentant permanent de la Suède au COPS et qui préside actuellement le Comité politique et de sécurité : Un concept sur les battle groups c’est bien. Les utiliser c’est mieux ! (« Un concept c’est bien. Mais c’est clair que les battle groups n’ont pas encore été utilisés »). Il paraît effectivement temps de remédier à cet état de fait où des battle groups existent, s'entraînent, sont "prêts à l'emploi" mais ne partiront jamais pour de multiples raisons : structurelles, politiques, financières, opérationnelles... C'est à quoi la Suède veut s'attaquer et c'est plus que louable.

Amertume suédoise

Tous les Etats membres ne font pas le même effort. Olog Skoog, le représentant suédois, n'a d’ailleurs que peu caché son amertume, lundi quand il est venu s’exprimer devant les eurodéputés de la sous-commission défense du Parlement, pointant du doigt certains pays qui ne jouent pas le jeu. « Avec le Battle group nordique, nous avons fait un investissement important. (un était d'astreinte en 2008, un nouveau le sera en 2011, lire ici). Nous avons fait tous les efforts pour qu’ils puissent être utilisés le cas échéant. Il n’a pas été utilisé car les circonstances n’ont pas été réunies. Mais je ne suis pas certain que tous les États membres de l’UE voient la même chose que moi. ». Et de s'interroger ironiquement : « Peut-être que les États membres mettent dans ces battle groups  des éléments qui ne permettent pas leur utilisation ». (Sont visés, ici, les Britanniques particulièrement dont on sait que la période d'astreinte pour le battle group est, en fait, une période de relâche, pour les troupes engagées en Afghanistan. Un paradoxe alors que ces troupes, plus aguerries par les dernières guerres - Irak, Afghanistan - sont certainement plus aptes à une intervention rapide).

Retour sur une occasion ratée, au Kivu, fin 2008. L'ambassadeur a aussi mis en exergue ce qu'on peut nommer l’occasion ratée du Kivu. « Certains d’entre nous estimaient qu’il fallait répondre à la demande du Secrétaire général, ou au moins en discuter » estime Olog Skoog, face aux violences qui ont secoué fin 2008 les provinces de l'est de la RDC (ex Zaïre) (Lire : Dilemne pour les Européens: comment répondre "Non" poliment à l'ONU). Et c’est ce que l’ambassadeur suédois reproche à certains États membres (Allemagne et Royaume-Uni pour ne pas les nommer) : ne pas vouloir même en discuter. « Nous pensions (les Suédois) qu’il fallait aborder certaines questions : pourquoi y-a-t-il des réticences. Etait-ce à cause de la situation politique ou d’autres questions. On pouvait (il fallait) en discuter ? (…) Maintenant cette affaire est partiellement réglée par l’accord politique entre le Congo et le Rwanda. Mais il y a eu beaucoup de souffrances humaines… ».

  

La présidence décidée à agir. Quelques pistes...

La présidence suédoise propose donc « une discussion politique pour savoir pourquoi ça n’a pas été utilisé » et comment y remédier. D'ici Göteborg, la discussion va se poursuivre dans les groupes de travail du Conseil réunissant militaires et diplomates, pour préciser et déterminer les différentes options possibles. L’État-Major de l'UE se réunit mercredi. Plusieurs pistes de travail sont  évoquées. En voici quelques unes :

Première piste : « rendre plus flexible » l’emploi de ces groupements tactiques, par exemple leur permettre d’intervenir en anticipation d’une opération avant la génération de force (un peu comme une "force d’entrée en premier" qui aurait été très utile au Tchad) ou pour permettre de ne déployer qu’une partie des éléments ou encore les considérer comme une «réserve stratégique pour une autre opération» (on peut penser à la Bosnie par exemple). Sur ce point, même si tous les Etats membres ne sont tout à fait sur la même ligne, certaines évolutions pourraient être décidées.

Deuxième piste : chercher une solution pour le financement. Comme le dit l’ambassadeur suédois, « on supporte les coûts même s’il n’y a pas de troupes. Cela peut poser un problème quand on veut aller rapidement ». En effet, tous les États membres financent l’opération (par la clé de répartition) et encore plus ceux qui ont le battle-group d’astreinte qui supportent les coûts d'entraînement et d'envoi des troupes. Actuellement le système cumule les deux désavantages : le financement en commun est relativement faible mais il oblige à recueillir l’unanimité des pays contributeurs. Diminuer le nombre d’Etats membres qui contribuent permet certes d’avoir un peu moins de financement (mais juste un peu moins) Mais il a l'avantage de supprimer quelques obstacles à l'envoi des troupes en opération (reste alors uniquement en jeu la question politique et opérationnelle : est-il nécessaire d’envoyer des troupes ?). A l’opposé, il pourrait être sain d’augmenter le financement en commun pour ne pas faire reposer sur un ou deux États membres la charge d’une opération ponctuelle et rapide. Mais cette voie (également explorée à l’OTAN) est en évolution lente (pour être exact, elle est plutôt en "orbite stationnaire", surtout avec la crise budgétaire actuelle).

Troisième piste : résoudre certains problèmes opérationnels, notamment en matière de moyens aériens. « Déployer rapidement les troupes sur le terrain pose problème à cause de l’absence de moyens aéroportés stratégiques ». La question est davantage financière et opérationnelle que politique. Et on connaît les contraintes qui pèsent sur les forces aériennes actuellement (engagement en Afghanistan, nécessité de remplacer les appareils vieillissants Transall ou Hercules, report de l'A400M...).

Autre idée : limiter le nombre de battle groups d’astreinte. Au lieu de deux comme actuellement par semestre, ce serait un. Ce qui réduirait la pression. Pour les États membres, maintenir en alerte un groupe de 1500 hommes minimum, prêt à intervenir, est un travail minimum préalable d’un an auparavant, avec les exercices à la clé, les certifications nécessaires. L'idée est séduisante - et séduit. Simplement il faut avoir un "habillage" politique habile pour éviter de donner l'impression de baisser la garde. On pourrait ainsi parler de trois battle groups d'astreinte par an, par exemple. Ou allonger de quelques mois le temps d'astreinte.

NB : Pour savoir quels Etats sont d'astreinte, consultez le planning des battle groups.

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 17:58

EU NAVFOR warship BRANDENBURG

C'est le premier mort résultat direct de l'action de l'opération européenne anti-piraterie Eunavfor Atalanta. Du moins selon les premiers éléments connus.

Selon la version officielle, vers 6h40 du matin (locale), l'hélicoptère du Brandenburg (F-215), repère un skiff suspect avec armes et échelles à bord. Malgré un ordre de stopper le skiff, repris ensuite par un interprète, celui-ci prend de la vitesse. Le commandant de l'opération Atalanta donne la permission de tirer, selon les Allemands. Des tirs de semonce sont effectués. Le skiff stoppe. Et une équipe de visite à bord d'un bateau pneumatique aborde le skiff, pour découvrir qu'un des suspects a été blessé gravement lors de l'incident. « Malgré les soins reçus à bord du Brandenbourg, sa mort est constatée » par le médecin de bord. Les 4 autres hommes ainsi que le bateau ont été saisis par la marine. Mais pas les armes. Les suspects ont entretemps jeté leurs armes et l'échelle d'abordage par dessus-bord (manoeuvre courante des "pirates" avant d'être pris).  

Commentaire : c'est un peu une série noire pour les forces armées allemandes engagés dans des opérations internationales. Voir l'action d'avions américains, sur demande du commandement allemand, en Afghanistan dans l'opération de l'OTAN (FIAS) sur deux camions citernes qui a fait, au moins, une cinquantaine de morts et une quinzaine de blessés (dont plusieurs civils). Au moins, il ne pourra plus être dit que les forces allemandes ne sont pas engagées au front...

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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 17:43
Cela ressemble étrangement à un échange même si les autorités des Seychelles le nient. Les autorités des Seychelles ont, en effet, annoncé avoir rapatrié en Somalie 23 hommes suspectés de piraterie, arrêtés à plusieurs occasions. "Nous n'avions pas assez de preuve pour les poursuivre devant nos juridictions" ont-elles souligné. Parmi ces suspects, figurent les 9 personnes arrêtées en avril par la frégate espagnole d'Atalanta, le Numancia, lors de l'opération d'interception du navire de croisière italien MSC Melody, et "remis" officieusement aux autorités des Seychelles (ils ont été libérés puis repris aussitôt par les gardes-côtes).
Dans le même temps, plusieurs marins seychellois étaient libérés par les pirates de Gara'ad. Les deux petits avions, Dornier 228, où ils se trouvaient ont été saisis, dimanche, par les autorités du Puntland à
Galkayo, alors qu'ils effectuaient un ravitaillement, selon le site Garaweonline. Toujours dimanche, les autorités kenyanes avait immobilisé sur l'aéroport de Nairobi, un avion, arrivé dans la nuit, selon le quotidien kenyan Nation. Le Dash 8 avait à bord 40 personnes, un équipage de 3 personnes et 37 "pirates" selon les Kenyans, qui auraient été libérés par les autorités kenyannes. Entre les avions saisis au Puntland et celui saisi au Kenya, les 37 de Nairobi et les 23 déclarés par les Seychelles, il semble voir quelque confusion. Ce qui est certain c'est que les Seychelles ont vidé leurs prisons des "suspects" qui y avaient été enfermés depuis plusieurs mois. Afin de ramener au pays les trois marins pris en otage.
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 12:57
Qui hissera l'étendard d'Eunavfor sur son navire en tant que commandant de l'opération ? C'est une des questions, peut-être la plus délicate, qui doit être examinée lors de la prochaine conférence de génération de forces, qui réunira les responsables des forces armées des Etats membres, en septembre ou début octobre.

Après une première conférence de génération de force en juillet, approchent, en effet, pour l'opération anti-piraterie européenne (Eunavfor Atalanta) les choses "sérieuses" avec la recherche des derniers moyens nécessaires, la répartition des forces dans l'année 2010 et, même... un premier tour de piste pour voir qui pourrait participer à la suite de l'opération. Car il semble désormais envisagé de prolonger la mission anti-pirates pour une troisième année (2011). Coté moyens, il n'y a pas vraiment de problème fondamental (comme pour l'opération Eufor Tchad), il manque surtout des pétroliers ravitailleurs. Coté commandement, en revanche c'est plus délicat. Cette
question est surtout très politique plus que militaire (la date même de la conférence de génération n'est d'ailleurs pas encore tout à fait sûre, tout dépend du résultat de consultations informelles entre capitales et l'Etat-major européen). Voici l'état des possibilités (tel que j'ai pu le comprendre).

Une chose paraît certaine : le commandement de l'opération resterait à Northwood (près de Londres), et sera dirigée par un Contre-Amiral britannique (Hudson ou un autre selon le bon vouloir de la Navy), pour un an.

Pour le commandement adjoint de l'opération, il y a trois candidats : Français, Allemand et Grec. Le principe étant normalement d'avoir une relève à la mi de l'année (six mois de commandement).

Quant au commandement de la force sur la zone - le commandement le plus emblématique, car le plus tactique ... et le plus médiatique - il resterait divisé en trois quadrimestres. Mais pour l'instant, il y a plus de candidats que de postes : l'Italie, l'Allemagne, la France, la Suède, l'Espagne et la Grèce (à nouveau) ont exprimé cette volonté. Et même la Belgique, si l'on en croit le ministre de la Défense belge, De Crem, qui a confirmé l'intention du gouvernement d'avoir le commandement tactique durant la présisdence belge de l'UE (2e semestre 2010). Une candidature qui n'a pas encore été, apparemment, confirmée officiellement à Northwood. En l'état de la "bataille" très diplomatique : ce pourrait être l'Italie qui prendrait le commandement "d'hiver" (décembre 2009 - mars 2010) ; elle a offert un pétrolier ravitailleur comme navire amiral, une proposition qui ne se refuse que difficilement. La France commanderait le quadrimestre "d'automne" (aout-décembre 2010), une proposition du contre-amiral Hudson. Resterait le quadrimestre de "printemps" (mars-juillet). Une logique voudrait de privilégier l'Allemagne, vu son engagement constant dans l'opération et la hauteur de sa contribution (avec le plus souvent 2 frégates d'ailleurs, voire 3). Mais tout reste encore en suspens. La poursuite de l'opération après 2010 pourrait être une compensation pour les Etats qui n'ont pas eu de commandement, ou le commandement adjoint de l'opération.
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7 septembre 2009 1 07 /09 /septembre /2009 11:37
Voici le dernier bilan de l'opération européenne anti-piraterie EUNAVFOR Atalanta, tel qu'on peut le retracer du coté de l'Etat-major de l'opération :

Volet Escorte (PAM / Amisom)
- Sur les 47 bateaux du PAM qui ont ravitaillé la Somalie, EUNAVFOR en a escorté 40, soit 277.000 tonnes de nourriture délivrées à la Somalie. L'Otan en escorté 6 et 1 n'a pas été escorté.
- 6 bateaux de ravitaillement pour la force des Nations Unies en Somalie (AMISOM) ont également été escortés.

Volet protection des navires marchands. 
En 2008 :
111 incidents en 2008 et 42 succès pour les pirates, soit un taux de "réussite" de 38% (plus d'une sur trois).
En 2009 (janvier à août) : 108 attaques, 28 réussies, soit un taux de "réussite" de 26% (une sur quatre).

Volet Dissuasion
- 68 pirates ont été arrêtés par EUNAVFOR et transférés au Kenya pour jugement. Le bilan est en réalité supérieur. Certains pirates ayant été remis sous pavillon national. Voir mon bilan.
- actuellement il y a 5 bateaux détournés et 105 membres d'équipage retenus en otage

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6 septembre 2009 7 06 /09 /septembre /2009 23:07
Riche idée que les éditions Tallandier (collection Texto) ont eu de rééditer les discours de Winston Churchill, en édition bilingue (anglais - français), s'il vous plait. Avec une petite introduction, forte utile à chaque fois, rédigée par Guillaume Piketty. L'édition bilingue est savoureuse. Car sa langue maternelle, Churchill la manie simplement, avec des mots précis et clairs. Le ton paraît ainsi parfois plus direct ou abrupt qu'en français. Et certaines des phrases prononcées peuvent prendre tout leur sens, en ce 70e anniversaire du déclenchement de la 2e guerre mondiale. Ainsi ce discours prononcé à la Chambre des Communes, le 3 septembre 1939, lors de la déclaration de guerre. « Il ne s'agit pas de se battre pour Dantzig ou de combattre pour la Pologne. Nous nous battons pour préserver le monde entier de cette peste qu'est la tyrannie nazie et pour défendre ce que l'homme a de plus sacré. Il ne s'agit pas d'une guerre pour la domination, pour l'agrandissement de l'empire ou pour un profit matériel ; il ne s'agit pas d'une guerre qui priverait une nation de sa lumière ou l'écarterai du progrès. Il s'agit essentiellement, d'une guerre destinée à établir et restaurer la dignité de l'homme. »

Du sang, des larmes. Le tory Churchill, partisan d'une politique de fermeté contre l'Allemagne, vient d'accepter de rentrer dans le gouvernement de Neville Chamberlain, à qui tout l'oppose. Celui-ci lui propose cependant de retrouver le poste de Premier lord de l'Amirauté - qu'il avait occupé entre 1911 et 1915. Et le nouveau ministre a cette phrase, restée dans l'histoire, et reprise par d'autres ensuite : "Winston is back". Ou ce discours du 13 mai 1940 quand il vient d'être nommé Premier ministre: «Je n'ai rien à offrir que du sang, du labeur, des larmes et de la sueur».

La bataille est perdue.
Quelques jours plus tard, le 19 mai, alors que le corps d'armée du général allemand Guderian vient d'enfoncer les forces françaises sur la Meuse, et que la "bataille fait rage en France et dans les Flandres", il a cette phrase « Notre tâche n'est pas seulement de gagner cette bataille mais de gagner la guerre » - parole reprise dans une autre tournure par De Gaulle un mois plus tard. Mais ces discours, ce ne sont pas que des phrases. C'est aussi l'histoire que nous avons parfois tendance à oublier comme cette parole : « j'ai reçu des dirigeants de la République française (...) l'assurance sacrée que, quoi qu'il arrive, ils se battront jusqu'à la fin, qu'elle soit amère ou glorieuse. » Cette parole ne sera pas tout à fait tenue... Mais il garde confiance aux Français.

Que Dieu protège la France.
Dans un discours prononcé le 14 juillet 1940, plutôt pessimiste, il dresse une vraie ode à la France: « Certains d'entre nous vivront assez pour voir un 14 juillet où la France libérée se réjouira à nouveau dans sa grandeur et sa gloire, et se dressera à nouveau comme le champion de la liberté et des droits de l'homme. Quand cette aube se lèvera, car elle se lèvera, l'âme de la France se tournera avec compréhension et reconnaissance vers ces Français et ces Françaises, où qu'ils soient, qui, à l'heure la plus noire, n'ont pas désespéré de la République. » Il développera la fibre francophile qui l'anime le 21 octobre 1940 dans un "Dieu protège la France" vibrant avec ces mots « Français, reprenez vos esprits avant qu'il ne soit trop tard ! ».

Des moments tragiques avant le dénouement. Mais le 20 août 1940, c'est le décompte sauvage des pertes : « 92 000 tués, blessés, prisonniers et portés disparus, civils inclus »... De quoi faire frémir. Et l'histoire se déroule au fil des discours : l'Alliance avec la Russie, les temps funestes de 1941 et 1942, avec son maître mot « N'abandonnez jamais », puis la période 1943-1944, plus heureuse, mais qui reste terrible. « Le prix du sang pour la libération », rappelle-t-il le 28 septembre 1944, « Il n'existe pas de mot pour traduire l'horreur » le 19 avril 1945 après la découverte de l'étendue des camps de concentration. En passant par les moments clés : le Jour J, le 6 juin 1944,
la conférence de Yalta et la question de la Pologne, en février 1945 ou la capitulation et la paix, le 8 mai 1945... A lire absolument et à relire.

(éditions Taillandier, collection Texto,  410 p., 12 euros)
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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.