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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 13:06
Après la nomination de Catherine Ashton comme haute-représentante et commissaire chargée des relations extérieures, le président de la Commission, José-Manuel Barroso, a annoncé aujourd'hui les portfolios qu'il envisageait pour la prochaine Commission 2010. Globalement les portefeuilles restent identiques avec quelques nouveautés, comme la séparation du portefeuille du développement et la (re) création d'un portefeuille à l'aide humanitaire. Pour être plus exact, ce poste correspond à la "coopération internationale, l'aide humanitaire et la réponse de crise", soit à peu de choses près le commissaire à la gestion de crises que nous appelions de nos voeux (1) puisqu'il aura en charge la protection civile (jusqu'ici rattaché à la DG Environnement et qui va rejoindre la DG Echo - Aide humanitaire). On peut remarquer également la séparation du portefeuille justice affaires intérieures dans ses deux attributs : justice et droits fondamentaux d'un coté, affaires intérieures de l'autre. Ce qui correspond à l'évolution de cette politique qui devient une politique communautaire à part entière avec le Traité de Lisbonne. Autre évolution : la création d'un poste à l'Action climatique en surplus des portefeuilles traditionnels de l'Environnement, de l'Energie et du Transport.

A noter que la commissaire Ashton aura à coordonner un trio de commissaires venus de l'Est : en effet, l'aide humanitaire (et la protection civile) est confiée à la Bulgare Rumiania Jeleva, le développement au Letton Andris Piebalgs, l'élargissement et la politique de voisinage au Tchèque Stefan Füle (ancien ambassadeur à l'OTAN). Quant aux relations commerciales internationales (OMC), elles sont confiées au Belge De Gucht, le Marché intérieur au Français Barnier, la Concurrence à l'Espagnol Almunia, un trio autrement plus europhile que le précédent et plus proche d'une "Europe qui protège" que d'une Europe ouverte à tous les vents.

(1) Lire
Un Commissaire européen chargé de la gestion de crises ? Une idée à creuser

Pour aller plus loin :
Ma Liste de commissaires réactualisée (avec mini-cvs et commentaires).
Je détaillerai dans les jours qui viennent ces CV.
Sur le site de la Commission européenne la liste des portfolios et surtout des services rattachés. Intéressant...
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 11:20
A l'approche de décembre, c'est le moment des relèves dans les opérations multinationales qui se déploient dans l'Océan Indien. Coté français, c'est ainsi le Primauguet (basé à Brest) qui va rejoindre l'opération Enduring Freedom, après un détour de trois semaines à l'exercice Pean en Méditérannée - auquel participe également le Charles de Gaulle, le Jean Bart... et les marines italiennes et grecques (1). La frégate "Surcouf" (basée à Toulon) est plus proche (actuellement au Canal de Suez d'après mes informations), devrait la précéder dans l'opération Enduring Freedom avant de rejoindre l'opération européenne "Atalanta". Des forbans à l'assaut des pirates. Cela méritait d'être relevé...

Ces deux frégates sont renforcées par une frégate de la Réunion (actuellement le Floréal). Ces batiments viennent ainsi relayer le "La Fayette" et l'aviso Jacoubet qui rentrent à métropole.

Le Surcouf (F-711) est de la même classe que le Lafayette. Long de 125 mètres et jaugeant 3600 Tonnes, il a été fabriqué il y a 15 ans et mis en service, en 1997. Navire doté d'innovations technologiques, c'est l'instrument type d'intervention en zone de crise, à titre précurseur, de renseignement ou d'embargo, selon la Marine. Il a une autonomie en mer de 50 jours (vivres et carburant) ce qui est appréciable dans une mission type Atalanta. Il peut atteindre une vitesse de 25 noeuds, dispose d'un l'hélicoptère embarqué Panther et peut embarquer une équipe de commandos. Son équipage est d'environ 150 hommes. L'Océan indien n'est pas une nouveauté : il faisait partie des forces qui sont intervenues pour la libération du Ponant et a escorté ensuite le yacht, une fois libéré vers Marseille (Crédit : DICOD / Sirpa Marine).

Le Primauguet (D-644) est une frégate de lutte anti-sous-marine, de la classe Georges Leygues, type F70. Il est un peu plus gros que le Surcouf. Long de 139 mètres et jaugeant 4900 Tonnes (chargé), il peut développer une vitesse de 21 ou 30 noeuds selon la turbine employée (diesel ou gaz).  Il a plus de 20 ans de bons et loyaux services mais garde une autonomie de 45 jours (8000 miles à 15 noeuds). Doté de deux hélicoptères WG-13 Lynx, à vocation principale de lutte anti-sous-marine, il a un équipage d'environ 240 personnes.
Le Primauguet (Crédit : DICOD / Sirpa Marine)

(1) Plus de détails sur cet exercice, sur le site des réservistes de la marine. A ne pas confondre avec le site des officiers de réserve de la marine (Acoram)
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 23:08
Si les Ministres de la Défense de l'UE l'ont décidé en mai dernier, et approuvé en novembre, la prolongation de l'opération anti-piraterie de l'UE "EUNAVFOR Atalanta" n'est pas encore faite formellement. L'approbation de l'Action commune - qui permet la reconduction - devrait être faite début décembre (au Conseil des Ministres des Affaires étrangères (*) du 7 décembre). On attend, en fait, la résolution des Nations-Unies qui reconduit pour un an les résolutions (1814, 1816, 1838) sur lesquelles se base l'action militaire de l'Union européenne.

Quelques modifications
pourraient être introduites dans "Atalanta 2" par rapport au premier texte de l'Action commune.

Tout d'abord, il s'agit d'introduire les modifications de base juridique et de dénomination du Haut représentant, introduites par le Traité de Lisbonne.

Plus substantiellement, plusieurs points du mandat devraient être précisées, voire étendus. Ainsi il pourrait être préciser nommément les navires de pêche parmi les navires vulnérables.

Ensuite, il s'agit d'étendre le mandat d'Atalanta au-delà de l'acte de piraterie ou de vol à main armée à l'intentions de le faire ; ce point juridique est important car il oblige (en partie) à de nombreuses remises en liberté de suspect dont on sait pertinemment qu'ils avaient l'intention, voire qu'ils ont commis un acte de piraterie car il y a de nombreux indices matériels (échelle, fûts d'essence, armes, aucun ustensile de pêche à bord, etc...) mais dont on ne peut relier avec certitude la présence dans la zone avec l'attaque d'un bateau nommé (il n'y a pas de flagrant délit).

Enfin, la mission pourrait recevoir le mandat de surveiller les activité de pêche au large des côtes de Somalie (pour éviter la pêche illégale - et également pouvoir ainsi contrôler les activités des bateaux pirates) ; dans un second temps, une fois que les forces somaliennes auront les capacités de le faire, la force Atalanta agirait en liaison avec les autorités locales, notamment avec l'échange d'informations. Ce qu'on appelle au niveau français, classiquement, des missions ressortant de "l'action de l'Etat en mer".

Il faut remarquer que les accusations de pêche illégales sont assez souvent mises en oeuvre, soit pour justifier la piraterie, ses causes, ou même expliquer la situation des pêcheurs en Somalie. Les pêcheurs européens dénient toute pêche illégale, estimant être "très surveillés"  : "un signal de position est envoyé toutes les 2 heures par tous les bateaux de pêche européens - m'a expliqué un représentant des pêcheurs - , appel répercuté à la Commission européenne, DG Mare, qui a ainsi les moyens techniques de savoir si un bateau de pêche - du moins européen - est en "zone non autorisée".

(*) A partir du 1er décembre, ce sera désormais le nom officiel du Conseil des ministres chargés des relations extérieures
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26 novembre 2009 4 26 /11 /novembre /2009 21:14
La majorité est sans appel : 479 voix pour, 96 contre, et 54 contreLa résolution était proposée par 5 groupes (chrétiens démocrates du PPE, sociaux et démocrates S&D, libéraux et démocrates ALDE, souverainistes EFD, euroconservateurs ECR), les groupes verts et communistes étaient plutôt contre.

Outre les habituelles condamnations de violations du
droit humanitaire international et l'appel à la cessation immédiate des hostilités, elle met en valeur quatre points :

Le soutien au gouvernement somalien : "son soutien au GFT, placé sous la direction du président Cheikh Sharif Cheikh Ahmed, ainsi qu'à la volonté exprimée par le président de respecter les principes définis dans l'accord de paix de Djibouti", ce n'est rien, juste des mots, mais un soutien international à un gouvernement en difficulté n'est pas mineur.

• Oui à la poursuite d'Atalanta, mais sceptiques sur son extension au sud. L
e Parlement "invite le Conseil à prolonger l'opération d'un an" (*). Même si le pouvoir du Parlement est quasi-nul en matière de PESD, cette forme d'approbation est aussi nécessaire pour donner une légitimité démocratique qui manque actuellement aux missions de la PESD. Plus intéressante est l'avis du parlement qui explique « être favorable à une éventuelle extension de la zone d'opération vers le sud en fonction des activités des pirates (NB : vers le Canal de Mozambique), mais souligne que cette extension ne doit pas affecter l'objet premier de la mission, à savoir protéger les convois du PAM et des autres navires vulnérables, de la flotte de commerce ou de pêche ». Ce qui rejoint, en soi, l'avis du Read-Admiral Hudson qui commande l'opération. Mieux les parlementaires insistent : « la stratégie de sécurité poursuivie et menée par l'opération Atalanta doit s'imposer et qu'il faut même renforcer ses moyens et étendre la zone d'action des forces déployées pour l'opération ». Ce n'est pas un simple satisfecit, c'est un soutien sans appel à une extension.

Appel aux navires à suivre les conseils d'Atalanta. Au passage, les eurodéputés déplorent un fait : que « 35 à 40 % des navires croisant dans la zone ne soient pas enregistrés auprès de l'instance de coordination centrale de la sécurité maritime, et qu'ils ne soient en conséquence pas informés des menaces spécifiques en matière de sécurité; demande dès lors aux États membres de veiller à ce que tous leurs navires soient enregistrés. » Et les parlementaires d'inviter « tous les navires à suivre les recommandations de la force navale ».


Feu vert à l'opération de formation des militaires somaliens, sous conditions. Le Parlement estime nécessaire "le déploiement d'une nouvelle opération PESD d'ampleur limitée parallèlement à l'opération Atalanta pour contribuer à la formation des forces de sécurité du GFT. Car « la lutte contre la piraterie ne sera fructueuse que si l'on s'attaque aux causes du phénomène, qui se trouvent à terre, et résident dans la pauvreté et dans la carence de l'État, et ne peuvent être éradiquées que par l'établissement de la paix, du développement et d'un État en Somalie ». Le Parlement « insiste » cependant « sur le fait que l'adoption du concept ne préjuge en rien de la décision d'activer une mission, laquelle ne peut être décidée qu'après un examen plus approfondi de la situation sur le terrain, en s'assurant que les droits de l'homme sont respectés, que les salaires sont payés, que l'équipement est livré et que les forces de sécurité formées sont intégrées dans des structures de commandement sous contrôle de l'État, de telle sorte qu'à leur retour, elles ne se retournent pas contre le gouvernement qu'elles sont censées protéger ». En fait toutes sortes de conditions sur lesquelles les planificateurs planchent déjà. Mais qui ne peuvent être garantis à 100%...
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 23:42
Ce sera à la sécurité intérieure pas tout à fait ce qu'est le COPS à la politique étrangère et de sécurité (extérieure) mais pas très loin tout de même. Un "Comité  permanent de coopération opérationnelle de sécurité intérieure" devrait être créé dès que le Traité de Lisbonne sera entré en vigueur, le 1er décembre. Les 27 sont tombés d'accord sur la décision cadre.

Selon ce texte, « le comité permanent facilite et assure une coopération et une coordination opérationnelles effectives dans le cadre du titre V de la troisième partie du TFUE (NB : justice et affaires intérieures), y compris dans les domaines couverts par la coopération policière et douanière (*) et par les autorités chargées du contrôle et de la protection des frontières extérieures. Il couvre également, le cas échéant, la coopération judiciaire en matière pénale pour ce qui est de la coopération opérationnelle dans le domaine de la sécurité intérieure. »

Sa vocation sera essentiellement opérationnelle. « Le comité permanent évalue également l'orientation générale et l'efficacité de la coopération opérationnelle; il identifie les éventuelles lacunes ou défaillances et adopte les recommandations concrètes appropriées pour y remédier. » Mais sa fonction n'ira pas jusqu'à diriger des opérations - « Le comité permanent n'est pas associé à la conduite d'opérations, qui reste du ressort des Etats membres. » Il n'y a donc pas création d'un Etat-Major opérationnel des polices. De même, il n'a normalement pas vocation à interférer dans le circuit législatif du Conseil « il n'est pas associé à l'élaboration des actes législatifs ».

Qui sera membre de ce Comité ? Une déclaration a été ajoutée à la décision précisant ce rôle : "Etant donné son rôle opérationnel, le COSI fonctionnera à partir des capitales. Chaque Etat membre décidera s'il a un représentant unique pour toutes les questions ou plusieurs représentants; dans les deux cas, les représentants bénéficieront d'un soutien approprié.
Le nombre de délégués sera toutefois limité afin d'assurer l'efficacité des travaux du comité. »

« Les travaux du COSI bénéficieront d'un soutien depuis Bruxelles ». Les conseillers JAI (présents à Bruxelles dans les représentations permanentes auprès de l'UE) « joueront un rôle de soutien et, en fonction des besoins, se réuniront entre les réunions principales du COSI. »
« Des représentants d'EUROJUST, d'EUROPOL, de FRONTEX » pourront aussi êtres invités, ainsi que de tout organisme intéressant.

Un comité peu contrôlé ? A noter que le Parlement européen ne sera que de très loin associé à ces travaux. « Le Parlement européen et les parlements nationaux sont informés par le Conseil des travaux du comité permanent.» C'est un peu faible comme contrôle démocratique pour un comité qui oeuvre dans un domaine où les représentants élus démocratiquement devraient être présents plus que jamais, puisqu'il s'agit de libertés publiques.

(*) Matières où le Traité de Lisbonne a prévu des exceptions (droit d'initiative conservé pour les Etats membres)
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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 23:04
En début d'année, on aurait pu espérer que la mission Eubam Rafah (la mission de surveillance de l'UE au point-frontière de Rafah) pourrait retrouver un nouveau rôle et une nouvelle vigueur (lire : EUBAM Rafah: le redéploiement en phase accélérée). Tout espoir est désormais envolé.
L'équipe Eubam Rafah, en juillet quand l'effectif était encore conséquent (crédit photo : Eubam)

La mission a donc retrouvé un effectif minimal : 18 personnes. Et le budget de la mission a donc été réduit en conséquence. Le budget d'1,12 millions d'euros disponible pour 2009 en crédits d'engagement utilisé pour moitié en 2009 sera utilisé pour l'autre moitié en 2010 (*). A comparer aux budgets précédents : 5,1 millions d'euros en 2006, 7 millions d'euros en 2007, 2,5 millions en 2008, la chute est sévère. La mission est cependant prolongée jusqu'au 24 mai 2010. Et on pourrait se demander à quoi sert de maintenir ainsi une mission qui ne servira pas tout de suite. A cela plusieurs raisons:

1° La principale est d'ordre stratégique : si l'Europe veut pouvoir jouer un rôle un jour dans la région, elle doit maintenir coûte que coûte sa présence, aux bordures de Gaza, et être prêt dès que l'instant politique se rapproche à remonter en puissance. Comme les 27 Ministres des Affaires étrangères l'ont entériné le 17 novembre « l'UE (est) prête à redéployer rapidement son personnel au point de passage de Rafah, dès que les conditions le permettraient ». Le Proche-Orient est d'ailleurs qui tient à coeur à Javier Solana, l'actuel Haut-représentant pour la politique étrangère qui n'a pas ménagé sa peine pour rapprocher les points de vue et donner à l'Europe davantage de poids dans la région.

2° Cette mission fait partie d'un accord plus global sur la surveillance des frontières entre Palestiniens et Israéliens, sous l'égide du Quartet. La fermer serait pour les Européens entériner le fait acquis : la quasi fermeture de la frontière.

Le dernier point est d'ordre plus tactique et juridique : actuellement il y a un accord tacite avec le gouvernement israélien pour reconduire la mission ("tous les six mois, à moins que les parties soient d'accord pour la fermer"). Si la mission ferme boutique, il faudra tout renégocier le jour présent... Ce n'est pas dit que demain il y aura à nouveau un accord d'Israël pour que les Européens soient présents. Alors un million d'euros pour assurer la présence de l'Europe dans cette région, ce n'est pas énorme...

(*)
Point avalisé entre les ministres des Affaires étrangères et approuvé formellement par les ministres de... l'Agriculture, le 20 novembre (en point A).
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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 19:14
Tous les pays ont désormais désigné leur représentant au sein de la future Commission (voir la liste réactualisée). Et on peut déjà faire quelques constats pour ces nominations :

• Une nette prédominance de la droite - les chrétiens-démocrates du PPE (12, contre 9 aujourd'hui) et les libéraux de l'ADLE (8 contre 10 aujourd'hui) - tandis que les sociaux démocrates S&D plafonnent (4 contre 6 aujourd'hui), et 3 "techniciens". C'est en ligne logique avec la couleur politique des chefs de gouvernement mais ce n'est pas en relation avec la composition de la majorité des gouvernements européens, où les coalitions gauche-droite sont nombreuses. Plusieurs gouvernements - de coalition (Belgique, Pays-Bas...) comme purement sociaux-démocrates (Portugal...), ont ainsi envoyé à la Commission d'abord un un représentant de la droite ou un technicien plutôt que de la gauche. Conséquence : l'équilibre général gauche-groite, qui oscille
souvent en Europe entre 40-60%, est  rompu. Cela constitue donc un risque pour une institution dont la fonction est normalement de représenter l'intérêt général européen, d’autant qu’en cinq ans, la tendance peut s’inverser dans les Etats membres. Attention, cependant, aux amalgames rapides : un social-démocrate tchèque ou britannique est plus proche d'un libéral néerlandais tandis qu'un libéral belge ou un UMP français est plus proche d'un socialiste espagnol.

• Le nombre de femmes a progressé depuis les premiers comptages. Début septembre, il y avait seulement 4 femmes "nominées" (sur une dizaine d'hommes). Début novembre, on en avait 7 ou 8. Il y en a désormais 9 (contre 10 au début de la Commission 2004 mais 8 seulement aujourd'hui). Ce qui est déjà plus acceptable mais pas encore suffisant pour atteindre la parité. Aucun commissaire, en revanche, n'est issu d'une minorité. C'est d'ailleurs un problème général de la haute fonction publique européenne qui ne compte quasiment pas de membres issus de communautés immigrées hors d'Europe.

• La moitié du collège
reste en poste : 15 sont des anciens (12 si on décompte ceux qui n'ont pas été nommés cette année : Belgique, Lituanie, Slovaquie). Deux autres ne sont pas en terrain inconnu à Bruxelles : un revient à la Commission après un poste dans un gouvernement (France) et un arrive du Parlement européen après un détour dans un gouvernement (Suède).
De fait, seuls une dizaine sont des "petits nouveaux".

Calendrier. Après l'entrée en vigueur officielle du Traité de Lisbonne (le 1er décembre), les
27 Chefs d'Etat et/ou de gouvernement désigneront officiellement leurs représentants à la Commission. Et le Parlement européen pourra alors commencer son travail d'audition. La nouvelle Commission prendrait alors ses fonctions en février (si tout va bien, ensuite si un ou deux commissaires sont "recalés"). Jusqu'à là l'actuelle Commission sera prolongée. Au 1er décembre, la Commission devrait cependant connaître un mini-remaniement avec le changement de portfolio de Catherine Ashton, la nouvelle Haute représentante de l'UE pour la politique étrangère.
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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 17:30
Oui, il faut dire merci aux pirates. Merci d’être là, tous les jours, sur mer, de braver les océans, pour aller au péril de votre vie (et des nôtres) capturer des navires, prendre des otages… Le tout avec une effusion de sang minimum. Sans vous, la Somalie serait toujours aussi inconnue de nos responsables politiques, de nos médias. Nous n’en parlerions presque pas. Or ce pays est en guerre, en guerre civile depuis près de vingt ans, comme l’a rappelé l’ambassadeur de Somalie en France, lors d’une audition très intéressante menée au Parlement européen, jeudi, dans une indifférence générale de mes confrères (1) : 900.000 somaliens sont morts, 1,5 millions sont déplacés, et 3,5 millions dépendent d'une aide alimentaire des Nations-Unies (soit près de la moitié de la population). Comme le dit Pierre Lellouche, notre secrétaire d'Etat aux Affaires européennes: « Le monde ne s’intéresse à la Somalie que parce qu’il y a une atteinte au commerce maritime, il faut même se demander s’il ne faudrait pas remercier les pirates d’avoir attiré notre attention. Les gens qu’on voit à un bout de la chaine dans nos gares parisiennes, ou ses les cotes maltaises, on les voit dans les camps de réfugiés à Djibouti ».

Merci également de ne respecter le principe de non-discrimination dans vos rapts. Français, Espagnols, Britanniques, Roumaines, Ukrainiens, Russes, Chinois,... pour vous il n'existe pas de différence de nationalité et vous n'avez qu'une géopolitique en vue : celle de la taille du bateau, de sa "prenabilité" (lenteur, bas sur l'eau...), et de sa rentabilité (pour votre rançon). Ainsi, vous avez fait naître une coalition internationale comme peu oseraient en rêver. Vous avez également fait naître chez les Européens un sentiment d'urgence, une nécessité d'agir qui a vaincu maintes réticences, politiques et/ou budgétaires, et permis d'accoucher en quelques mois d'une opération aéronavale de police sur mer, d'instruments juridiques novateurs (même s'ils sont parfois un peu bancaux ou instables), et surtout mis en oeuvre la fameuse approche globale, qui était souvent restée une théorie et est en train de devenir une réalité.

Dernière chose... Si vous aviez un peu d'énergie à revendre, n'hésitez pas. Notre mission en Ouganda pour former les troupes somaliennes n'est pas encore tout à fait affermie. Et certains Etats sont un peu hésitants
(lire l'inconnue britannique). Si vous avez une idée pour les aider à passer le cap, n'hésitez pas


(1) Tout occupés au sommet européen à glaner une dernière information sur le futur visage de l'Europe
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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 17:00
L'exercice "CME 09" - consacré à tester les procédures de gestion de crise de la politique européenne de défense démarre le 23 novembre pour se terminer dans quinze jours (le 4 décembre). Il commence ainsi sous les auspices de Javier Solana et se terminera sous celui de Catherine Ashton, la nouvelle Haute représentante (qui prend ses fonctions le 1er décembre). C'est un exercice virtuel et surtout "papier". Aucune troupe n'est engagée sur le terrain. Il s'agit essentiellement de tester la chaîne de commandement et l'organisation politico-administrative comme militaro-civile. L'objectif est de tester le déploiement de toute la panoplie des instruments civilo-militaires de l'Union européenne (force militaire, mission de police, d'Etat de droit, en incluant également les instruments communautaires - financiers, juridiques), notamment les équipes de réponse civile. Il implique ainsi tant le centre d'opérations militaire (OHQ) que l'Etat-major de crise civil (CPCC comme Civilian Planning and Conduct Capability), le centre satellitaire de l'Union (à Torrejon, Espagne) et la Commission européenne. Et au final, le COPS - comité politique et de sécurité - qui tiendra ses réunions régulières et en format d'exercice.

Le thème tourne toujours autour de l'Etat d'Alisia - l'Etat fétiche des exercices de l'UE (voir pour le battlegroup de l'Est). Celui-ci souffre d'une crise structurelle marqués de conflits ethniques entre Silas et Havas. Malgré le déploiement d'une opération des Nations-Unies, la situation reste instable. Un mouvement rebelle fragilise la situation humanitaire qui entraîne des déplacements de population. Les ONGs sont inquiètes. L'ONU n'a pas la possibilité de fournir une assistance militaire suplémentaire et l'UE est appelée à la rescousse. L'UE a déjà présente en Alisia une mission de police, déployée en 2006 pour aider à la réforme du secteur de la justice pénale et la police, ainsi qu'une mission de coordination de la réforme de service de sécurité, etc... (toute ressemblance avec un pays ou une situation existante serait purement fortuite...).
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23 novembre 2009 1 23 /11 /novembre /2009 15:27
Il y a vingt ans, à Prague, la grande manifestation organisée par les universités rassemblait plusieurs dizaines de milliers de personnes. Je l'écoutais à la radio. J'avais aussi des amis dans ces universités. Il me fallait partir, les rejoindre. Le temps de faire le visa - en mettant une adresse bidon et un motif de visite innocent (visite familiale), de prendre auprès des journaux avec qui je travaillais (Quotidien de Paris, Impact Médecin) et d'autres (Kiss FM, une radio musicale qui avait décidé vu les évènements de donner toute la place à l'l'info), de prendre la voiture, et d'arriver, sous les premiers flocons, au soir, dans cette ville que je n'avais fait que traversé quelques années plutôt, pour voir ce qui allait devenir la révolution de velours, la douce révolution (lire quelques articles rédigés à l'époque).

Grâce à mes amis étudiants tchèques engagés dans le mouvement, je me retrouvais badgé en un rien de temps et une intervention, plus tard, dans l'amphi bondé de l'université de médecine, dans le genre "Y-a-t-il un médecin parlant français dans la salle ?", je me retrouvais en compagnie de mon interprète improvisée, charmante au surcroit... Et nous voila partis, tous les deux, à la découverte de ce Prague fantastique qui hésitait encore entre la crainte de se retrouver en prison le lendemain et la joie de savourer cette liberté retrouvée.

La première halte notable fut le lendemain à la Laterna Magica, un des théâtres de la capitale tchèque, réquisitionné par les intellectuels et dirigeants du forum civique, sorte d'agora et d'agitation permanente intellectuelle. Ce soir-là, l'histoire était au rendez-vous. Un homme venu du bout de la scène est venu présenter un petit bout de papier à un des interlocuteurs assis à la table, celui-ci l'a lu, l'a passé un peu interloqué à son voisin, même scénario, celui-ci a pâli, l'a passé au suivant et ainsi de suite pour arriver - si mes souvenirs sont bons à Havel qui a marqué un temps - la salle avait compris qu'il y avait un grain de sable... extraordinaire. En bon dramaturge, il a alors pris sa respiration, et annoncé la nouvelle en quelques mots : "le bureau politique du PC a démissionné". Point besoin de comprendre le tchèque pour saisir qu'on avait passé une borne. Puis rien, un silence, une respiration dans la salle bondée, et un tonnerre d'applaudissements (y compris des journalistes), des embrassades. Et le soulagement...

Le régime avait commis l'irréparable d'une dictature : céder à la rue.
Il faut dire que la veille, l'idéologue en chef du parti avait été convoqué à Moscou pour une "visite amicale". Et sans doute un sévère remontage de bretelles pour lui expliquer que les temps avaient changé et que les fils barbelés étaient désormais coupés. Désormais, il n'y avait plus de doute, à Prague comme à Berlin quelques jours auparavant et Budapest trois mois avant, le velours avait triomphé du glaive. C'en était fini des années de chuchotement, de méfiance des voisins de café ou de faculté, d'uniformes à étoile rouge, de contrôle politique sur les médias, les universités, les usines... Le vent de l'histoire avait tourné ! (lire : petit papier pour KissFM sur l'atmosphère de l'époque - écrit sur le bord d'une table, et enregistré sous la table, pour se préserver du bruit...).

(crédit photo : © NGV - manifestation d'étudiants à Prague)
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Derrière les murs, la politique (européenne) des affaires étrangères (PESC), de sécurité et de défense commune (PeSDC) est décryptée. Stratégie, politique, gestion de crises, industrie ou transport aérien militaire, surveillance maritime et protection civile...Missions militaires et civiles de l'UE (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Géorgie, Moldavie / Ukraine, Afghanistan, Irak, Palestine, Congo RDC, Guinée-Bissau, Haïti, Océan indien, Somalie, Tchad).

logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.