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15 juin 2010 2 15 /06 /juin /2010 23:06

ArmeePlAfghan-Pl09.jpgOn est est en campagne électorale (pour la présidence de la République), c'est vrai. Et certaines déclarations sont à prendre avec des "pincettes". Cependant les langues se délient en Pologne, selon la presse polonaise. Ainsi pour le candidat à la présidence de la République du parti majoritaire (PO), Bronislaw Komorowski, « Il est temps de mettre fin à notre mission en Afghanistan » ajoutant, lors d'une réunion électorale à Kielce, que « le gouvernement (doit) élaborer une stratégie de retrait des troupes ». Sur le même ton, le Premier ministre Donald Tusk a déclaré.  souligné que la Pologne ne peut pas briser le lien de solidarité de l'OTAN. « Mais je vais faire tout pour mettre la question du départ des troupes polonaises en Afghanistan lors de la réunion de Lisbonne avec nos alliés » — a-t-il ajouté — et élaborer conjointement un plan possible pour un achèvement rapide de cette intervention ».

(crédit photo: armée polonaise)

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13 juin 2010 7 13 /06 /juin /2010 14:35

Les forces de l'OTAN ont face à elles un ennemi de poids : les services secrets pakistanais (ISI) financent et soutiennent les talibans affirme une étude de la London School of Economis, révélée par la BBC.

Depuis longtemps on soupçonnait des liens entre talibans et l'ISI. Mais l'auteur de l'étude, Matt Waldman, qui a pu discuter avec neuf commandants talibans de terrain, affirme qu'il a des preuves d'une coopération soutenue et approfondie . C'est "une politique officielle de cette agence" explique-t-il. L'aide n'est "pas occasionnelle ou limitée. (...) Il y a un soutien significatif... au niveau opérationnel comme stratégique". Conseils, entrainement, armes... sont fournies par l'ISI. Ces déclarations sont étayées de commentaires d'un analyste occidental et d'un haut fonctionnaire de l'ONU basés à Kaboul. Une politique qui s'explique, selon lui, par la volonté de lutter contre l'influence indienne et pour le Pakistan de contrôler son voisin après le départ des troupes US.

Le gouvernement pakistanais dément formellement ces allégations y voyant une campagne contre les agences de sécurité du pays. On pourrait y croire. Mais l'ex-chef du service de renseignement, Amrullah Saleh, qui a démissionné, a confirmé à l'agence Reuters que l'ISI est une "partie de la campagne de destruction" de l'Afghanistan, et fournit un abri aux leaders talibans.

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25 mai 2010 2 25 /05 /mai /2010 19:29

Le coup est parti des socialistes flamands: le SP-A. Dans une interview au quotidien le Soir, Dirk Van der Maelen (député à la Chambre) demande un retrait des troupes belges d'Afghanistan et en fait, même, une condition de la participation des socialistes au gouvernement. Ce retrait devrait intervenir, selon lui, "dès 2011, en phase et de manière coordonnée avec les partenaires". Il concernerait au premier chef les F16 (basés à Kandahar), puis les opérations au nord, et enfin Kaboul. "Je trouve scandaleux que les pays riches, l'OTAN, l'Europe, dépensent 100 milliards de dollars par an pour une guerre qui ne résout rien" estime le député flamand.

CarteAfghanistanMilBelg.gifLes positions des militaires belges (crédit : ministère de la défense de Belgique)

Certes cette position est soutenue seulement par les écologistes du nord et du sud du pays (Groen et Ecolo) qui restent minoritaires. Les partis majoritaires (libéraux et chrétiens-démocrates), soutiennent le respect des engagements alliés en Afghanistan et estiment nécessaire de rester sur place pour éviter le retour des Talibans. "On ne peut pas sortir prématurément d'Afghanistan. La sécurité de l'occident s'y joue. Il faut soutenir le processus 'd'afghanisation' via la reconstruction alors d'un désengagement prématuré favoriserait la talibanisation", a encore dit le libéral Denis Ducarme (Mouvement réformateur) dans les colonnes de la Libre Belgique.

Commentaire. Cette prise de position, dans un contexte de campagne électorale, ne doit cependant pas être dédaignée. Car, d'une part, elle rencontre une large partie de l'opinion (surtout au nord du pays) qui ne comprend pas l'objet de cette guerre lointaine et pour qui l'argument du coût résonne en ces temps de crise : plus de 109 millions d'euros selon le SP-A, 54,2 millions d'euros réplique le MR). D'autre part, elle pourrait entraîner une négociation de plus pour la formation d'un gouvernement de coalition (toujours obligatoire en Belgique vu le système électoral). Parmi les concessions nécessaires en cas de formation d'un nouveau gouvernement, comprenant socialistes flamands et écologistes, pourrait ainsi figurer, à défaut d'un retrait total, au moins un arrêt de renforts et un retrait partiel. On se souvient que c'est cette question qui avait conduite à la dissolution de la coalition au pouvoir, de l'autre coté de la frontière, aux Pays-Bas (1), justement suite à la volte-face des socio-démocrates. Elle confirme ma précédente analyse du caractère de plus en plus clivant et politisé de l'engagement militaire européen en Afghanistan (2).

(1) Rififi à La Haye autour du retrait d'Afghanistan (maj)

(2) Le gouvernement NL chute sur l'Afghanistan, un tournant de la guerre ?

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22 mai 2010 6 22 /05 /mai /2010 10:17

LiamFoxWilliamHagueMitchellAv-Uk100522.jpg« Ce qui m'importe c'est la sécurité dans les rues britanniques. Pas que les jeunes femmes afghanes aillent à l'école » la petite phrase qui ponctue l'interview donnée par le nouveau ministre de la défense britannique au Times est claire (1). Liam Fox est en Afghanistan, avec ses homologues des Affaires étrangères et du Développement, William Hague et Andrew Mitchell. Et sa conviction semble maintenant affirmée : en acceptant d'aller jusqu'à 10.000 hommes et femmes de de sa Gracieuse Majesté « nous sommes à la limite maintenant et je souhaiterai que nos forces rentrent à la maison aussi vite que possible ».

Un Afghanistan pas idéal mais autonome

Pour Liam Fox, ce n'est pas un recul dans la volonté de voir l'Afghanistan sécurisé. Mais un changement de focus. « Nous voulons un Afghanistan assez stable capable de veiller à sa propre sécurité. Et ainsi nous pourrons le quitter sans crainte que cela explose... Mais soyons clair, c'est loin d'être parfait ». « Nous ne sommes pas là dans un souci de la politique d'éducation d'un pays brisé. Nous sommes là pour que la population britannique et nos intérêts mondiaux ne soient pas menacés ». 

Une politique moins interventionniste

Le ministre de la Défense fixe un critère d'intervention à l'avenir « La sécurité nationale est notre préocupation maintenant. Nous ne sommes pas un policier mondial. Nous avons des obligations de résoudre la pauvreté et (promouvoir) les droits de l'homme mais ce n'est pas différent en Afghanistan de douzaines d'autres pays. » « Nous ne devrions pas déployer des troupes britanniques à moins qu'il y ait des considérations d'urgence humanitaire irrésistible ou un impératif de sécurité national » 

Une volte-face...

C'est une volte-face par rapport à la politique britannique suivie jusqu'à alors par le cabinet travailliste au pouvoir Blair-Brown. L'évolution semble nécessaire, vu la situation sur le terrain et les restrictions budgétaires nécessaires. L'engagement indéterminé en Afghanistan n'est plus tenable. Les Pays-Bas avaient déjà annoncé leur retrait, au prix même d'une crise gouvernementale (2) ainsi que le Canada. Le Royaume-Uni n'a plus les moyens de soutenir une situation d'engagement militaire prolongé de haute intensité.

... à observer avec attention

C'est aussi - il ne faut pas s'y tromper - une inflexion plus profonde de la politique britannique qui ne se contentera plus d'être le gentil toutou des Américains (3) et ne voudra plus intervenir systématiquement avec des moyens militaires. Il faudra dans les jours et les mois prochains être attentifs à ce qui vient de Londres car, assurément, cela peut infléchir et influer sur la politique européenne de défense. Sans doute plus qu'on ne le croit...

(1) Lire The Times : Liam Fox, new Defence Secretary, flies flag for our boys...

(2) Le gouvernement NL chute sur l'Afghanistan, un tournant de la guerre...

(3) Une relation "franche" est-il inscrit dans le programme de gouvernement, lire : Avec les Brit' ca va "déménager"..

(crédit : Ministère de la défense britannique - Lewis Whyld/PA Wire)

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18 mai 2010 2 18 /05 /mai /2010 16:15

Le Danois Kai Vittrup, actuel de la mission de police de l'UE en Afghanistan, va quitter ses fonctions prochainement le 31 mai, apprend-on de différentes sources. Celui-ci dément avoir claqué la porte d'EUPOL. Mais à 66 ans, l'ancien chef de la police de Copenhague n'entend pas rester inactif. Il a trouvé un autre poste chez EADS comme top-adviser au niveau "défense et sécurité". Il part ainsi en Arabie saoudite où il va aider à mettre en place la police des frontières, plus particulièrement leur surveillance au moyens de radars et autres instruments technologiques, vendus par l'industriel européen au ministère de l'Intérieur de l'Etat du Golfe. Une mission sur lequel EADS entend rester discret. 

En attendant la nomination d'un successeur (plusieurs candidatures sont examinées par le Conseil), c'est un des adjoints, Nigel Thomas, qui assure l'intérim.

Parallèlement, le Conseil des ministres de l'UE a avalisé, ce 18 mai, la prolongation de la mission EUPOL, l'inscrivant dans la durée, puisqu'il l'a prolongé de trois ans, jusqu'au 31 mai 2013 (une prolongation plutôt exceptionnelle, d'ordinaire les prolongations de missions se font pour un ou deux ans). Simplement la mission sera "réexaminée tous les six mois afin s'il y a lieu d'en ajuster la taille et la portée". La mission comporte désormais deux composantes bien distinctes, pour la police et l'Etat de droit, en plus de la "capacité de formation". L'accent a été mis également sur les antennes de terrain et la possibilité de travailler, "au besoin" au niveau des districts. Ce qui répond à certaines critiques faites dans le passé (voir notamment la note du CER et J. Buckley sur le sujet).

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17 mai 2010 1 17 /05 /mai /2010 17:05

PoliciersAfghans-EupolAfgh10.jpg"Faiblesse du leadership, restrictions excessives de sécurité, mandat limité et manque de stratégie, (...) la mission de police de l'UE en Afghanistan illustre au mieux les défauts de l'engagement de l'UE".   

Voici les principaux éléments de la note que vient de publier le Centre for European Reform (CER), un des thinks tanks européens, basé à Londres (1).

Son auteur, Joanna Buckley, sait de quoi elle parle : elle a été un des POLAD (conseillers politiques) du Représentant spécial en Afghanistan durant plusieurs années (avec l'ambassadeur Vendrell), et connaît, a priori, bien le terrain.

Le constat est sévère et suscitera certainement des remarques ! Mais il n'est pas inintéressant.


Née d'un désaccord...

EUPOL souffre d'une erreur de conception selon J. Buckley. Au départ, était envisagée une mission "Etat de droit", pour soutenir la réforme de la justice ET de la police en Afghanistan. Mais "les désaccords entre Conseil et Commission" ont abouti à un autre résultat : "le Conseil a lancé une mission séparée d'entraînement de la Police. Tandis que la Commission démarrait, de son coté, son propre programme sur la Justice."

... lancée prématurément

Quand la mission démarre en juin 2007, c'est "prématuré". La mission EUPOL doit succéder au programme allemand GPPO (German Police Project Office). Mais "le gouvernement allemand pousse au démarrage d'EUPOL avant qu'elle soit prête", pour avoir ce résultat "sous sa présidence". De fait, la majorité du personnel d'EUPOL n'est rien d'autre que du personnel de police venant des missions de chaque Etat et "rebadgés à la hâte. Peu d'entre eux ont reçu des instructions sur la différence entre leur nouvelle mission et l'ancienne."  

...Peu soutenue par les Etats membres

Nombre d'Etats membres ne montrent qu'un intérêt limité à la mission. Ils sont "lents à déployer le personnel suffisamment qualifié ou à finaliser les accords permettant au staff d'EUPOL d'être situé dans les bases militaires nationales ou dans les équipes de reconstruction provinciale." "Alors même que son objectif est l'Etat de droit, un seul expert, au début, sera disponible sur ce sujet".

EUPOL effectue un travail trop limité

 Résultat. "Pendant un bout de temps, EUPOL ne fera pas plus que travailler sur des questions administratives, de marché public ou de recrutement". Au surplus, "des règles de sécurité draconiennes sont imposées au personnel européen, limitant leurs mouvements en Afghanistan. Les membres d'EUPOL ne peuvent circuler qu'en convois de deux véhicules avec du personnel, même à l'intérieur de Kaboul".

... sur un mandat vague et erroné

La plus grave erreur, pour Joanna Buckley, c'est le mandat de la mission "trop vague et erroné". Son objectif "Training, mentoring and advising" de la police afghanne a été fixé "sans évaluer quelles seraient les méthodes les plus efficaces et où étaient les plus grands besoins". Elle a été concentrée à un trop haut niveau : "au niveau provincial et régional alors que les besoins de réforme étaient plutôt au niveau local ou du district. Dans le même temps, les Américains mettent 2,5 milliards $ spécifiquement dans un programme de formation pour les districts, auquel l'UE n'a pas pu contribué à cause du mandat de la mission de police". EUPOL a, aussi, ignoré la réalité des factions et de la corruption qui règnent dans la police. Les Européens ont fait des propositions sur des questions techniques et opérationnelles mais ont négligé une vue d'ensemble.

... avec une chaîne de contrôle opérationnelle inadéquate

Pour Joanna Buckley, une partie des erreurs est liée à la chaîne de contrôle opérationnel d'EUPOL. Cette mission est gérée "par la CPCC, sous le contrôle politique et la direction stratégique du COPS". Dans les faits, c'est la CPCC qui donne les instructions, "le COPS ne donnant qu'une très faible impulsion stratégique". Or la CPPC - pour Buckley - est plutôt "une direction opérationnelle avec une expertise plus technique que régional. L'office du représentant spécial se limitant à fournir des orientations politiques locales". On sent ici ce que recommande la chercheuse du CER: un lien plus étroit entre la mission EUPOL et le Représentant spécial de l'UE, plutôt qu'une lointaine hiérarchie avec les structures basées à Bruxelles (voir ci-dessous).

...et un manque récurrent de personnel et de volonté des Etats

Certes, Joanna Buckley constate une amélioration ces derniers temps : avec l'augmentation de l'unité "Etat de droit", le déploiement dans les 16 provinces des experts d'EUPOL. Mais les défauts du début demeurent : "la mission n'a encore que 245 personnes sur les 400 prévues en 2008". Les Etats membres participant à EUPOL continuent de "développer des programmes bilatéraux, considérant EUPOL trop rigide et préférant faire les choses selon leur propre vue". Elle cite en exemple l'augmentation de la mission de police allemande (alors qu'EUPOL était sensée lui succéder) ou l'initiative de la force de gendarmerie européenne (France, Italie, Pays-Bas, Portugal, Espagne) qui ont engagé leurs forces dans la "NATO training mission" plutôt que dans EUPOL.

Solution : impulser l'esprit de Lisbonne

Pour l'auteur, en conclusion, il faut impulser davantage l'esprit de Lisbonne en Afghanistan sans attendre le résultat des négociations sur le service européen d'action extérieure. Si le Lituanien Usackas, le nouveau représentant spécial de l'UE en Afghanistan (2), a désormais aussi la responsabilité de la délégation de l'UE dans le pays (double-heated), il faut s'assurer, souligne la note du CER, que le personnel politique de l'envoyé spécial et de la délégation de la Commission "ne soient pas seulement réunies mais partagent les mêmes priorités politiques".

Usackas devrait aussi avoir "une claire autorité sur la mission EUPOL". Ce qui donnerait au représentant spécial la "force d'orienter les priorités d'EUPOL pour être sûr que la politique de la mission renforce la stratégie globale de l'UE en Afghanistan".

Pour résoudre la question du personnel, l'UE devrait aussi accélérer ses efforts de mettre en place une force d'experts civils prêts au déploiement, dans la lignée de la "Stabilisation Unit" britannique ou la "Civilian Response Force" américaine. Il est un fait, rappelle J. Buckley : "beaucoup d'officiers de police considèrent qu'un poste à l'étranger nuit à leurs perspectives de carrière, car il est peu considéré 'à la maison'".


(1) A télécharger ici : “Can the EU be more effective in Afghanistan?”

(2) Usackas (RepSpé Afghanistan) auditionné au Parlement

(crédit photo : Union européenne / EUPOL Afghanistan)

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24 mars 2010 3 24 /03 /mars /2010 09:00
UsackasAfgh-1974a_2.jpgFruit d'un gentleman agreement entre Cathy Ashton, la diplomate en chef de l'UE, et les parlementaires, le nouveau Représentant spécial de l'UE pour l'Afghanistan, le Lituanien Usackas (1), a été auditionné en fin d'après-midi par la commission des Affaires étrangères du Parlement européen. Mais à huis-clos.... « C'était une condition mise par l'équipe Ashton » m'a expliqué un parlementaire. Dommage pour la transparence. Cela aurait pu être intéressant d'assister à cette audition. Heureusement, les murs du Parlement sont friables...

Les Etats doivent envoyer des policiers. Usackas a fait un exposé assez classique. « L'UE devrait se concentrer sur l'Etat de droit, la douvernance et le développement. » a-t-il expliqué. Il a confirmé que la mission de police de l'UE n'a toujours pas atteint l'effectif de 400 personnes qui avait été fixé... il y a bientot 1 an. « Nous en sommes à environ 300 maintenant » a-t-il reconnu (2), ajoutant avoir «demandé au Conseil d'envoyer davantage de policiers pour EUPOL ».

La victoire.
Usackas a dit « espérer que la contre-insurrection marquerait le pas ». Mais « gagner  Marjah ou Kandahar ne devrait pas résoudre la question de garantir la durabilité de l'Afghanistan à long terme.» « Il y a un besoin de moyens d'existence alternatifs mais le but n'est pas d'éradiquer les moyens d'existence ». « Le processus de réconciliation (en cours) doit s'assurer de la volonté des tablians de respecter la Constitution afghane » a-t-il précisé.

CIA : pas au courant. Bien entendu, Usackas a été interrogé (à plusieurs reprises) sur les vols et les centres de détention de la CIA dans son pays quand il était ministre des Affaires étrangères (fait qui a causé la dissension et provoqué, en partie, sa démission de son poste). Je ne suis pas au courant - a-t-il répondu en substance - et personne au ministère lituanien des Affaires étrangères ne l'était...

(1)
Nomination du Lituanien Usackas en Afghanistan confirmée. 
(2) Un peu moins si j'en crois les derniers éléments en provenance de Kaboul. Un nouvel appel à recrutement a été lancé en février. 


(crédit photo : ©NGV - Usackas à son arrivée à l'audition)
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21 mars 2010 7 21 /03 /mars /2010 22:31
Le Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE va, lundi, confirmer la nomination d'un nouveau représentant spécial de l'UE en Afghanistan. Il s'agit du Lituanien Vygaudas Usackas. Ce nom avait été acquis lors du dernier Conseil qui l'avait préféré notamment à l'actuel détenteur du poste, l'Italien Sequi. Le Lituanien a, en effet, un avantage : avoir la pleine confiance des alliés américains.
UsackasClinton-Otan090309.jpg Usackas en discussion avec Hillary Clinton lors d'une réunion de l'Otan, mars 2009 (crédit : Otan)

Prise de fonction. Le représentant spécial de l'UE (RSUE) va prendre ses fonctions le 1er avril. Son mandat va jusqu'au 31 août 2010, comme les autres représentants spéciaux (1). Mais il pourra être modifié quand entrera en vigueur le Service européen pour l'action extérieure. A terme, il aura ainsi sous ses ordres la délégation de la Commission européenne (dirigée par Hansjörg Kretschmer). Ce qui permettra d'avoir, enfin, la "représentation unique européenne" tant souhaitée dans le passé (2). Ce qui fait qu'il n'y avait plus trois représentants de l'UE comme par le passé mais un. A noter que depuis le 1er janvier, "l'ambassade" de la CE en Afghanistan exerce déjà le rôle de représentant de l'UE. Ce pays faisant partie des premières "ambassades" où l'Espagne, qui assume la présidence tournante de l'UE, a déjà cédé son rôle à l'UE (3).

Rôle de coordination générale. Le RSUE a une fonction primordiale de « coordination politique générale » des instruments de l'Union pour qu'ils soient « utilisés de manière cohérente ». Ses activités doivent ainsi être coordonnées avec celles de la Commission, du RSUE pour l'Asie centrale et avec la représentation de l'UE au Pakistan. Il a aussi un rôle particulier à l'égard de la mission de police de l'UE (EUPOL Afghanistan) pour qui il formule des « orientations politiques ». « Le RSUE et le commandant d'opération civil se concertent, si nécessaire. »

Etre présent et informer. Le représentant spécial a aussi plusieurs rôles : 1) appuyer la position de l'UE dans le processus et l'évolution politiques en Afghanistan ; 2) maintenir donc un contact étroit avec les institutions afghanes (gouvernement, parlement, autorités locales), ainsi 3) qu'avec les acteurs internationaux (particulièrement le représentant spécial de l'ONU et le représentant civil de l'OTAN) ; 4) informer sur les progrès accomplis dans le domaine du plan d'action de l'UE pour l'Afghanistan.
NB : Le RSUE dispose d'un budget pour ces 5 mois de 2,5 millions d'euros.

La sécurité du personnel : primordial. Vu l'environnement de l'Afghanistan, le RSUE a un rôle particulier en matière de sécurité. Il doit ainsi établir un « plan de sécurité spécifique » de la mission, notamment les mesures de sécurité physiques à l'intérieur de la mission et pour les déplacements. le personnel doit être « couvert par une assurance "haut risque" ». Il doit aussi veiller à ce que tous les membres de l'équipe déployés sur le terrain ou à Kaboul aient suivi une « formation appropriée de sécurité, avant ou dès leur arrivée dans la zone de mission ».

Pour lire le projet de décision, télécharger ici

Né en 1963, Usackas entre au ministère des Affaires étrangères en 1990. Conseiller à la mission de Lituanie auprès des CE et de l'Otan de 1992 à 1996, il devient directeur politique au Ministère lituanien des Affaires étrangères puis vice-ministre (1999). En 2000 et 2001, il est chef négociateur pour l'adhésion de la Lituanie à l'UE puis est nommé ambassadeur aux Etats-Unis (2002), au Mexique puis au Royaume-Uni (2006). Il revient en Lituanie comme Ministre des affaires étrangères  (décembre 2008). Mais, il avait dû démissionné de cette fonction, en janvier 2010, suite à des dissenssions avec la présidente Grybauskaite (ancienne commissaire européenne) notamment après les révélations de l'installation d'un lieu de détention secret de la CIA en Lituanie (les Américains auraient bénéficié du concours de certains services lituaniens).

(1) Les représentants spéciaux de l'UE confirmés, provisoirement
(2) Les 27 en avaient décidé ainsi en septembre 2009. L’Europe aura une seule représentation en Afghanistan. Il était temps !
(3) 54 "ambassadeurs de l'UE" ont reçu leur ordre de mission
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9 mars 2010 2 09 /03 /mars /2010 08:30
TchequeLogarAfgh-Cz.jpgLa discussion continue autour de l'engagement en Afghanistan en république tchèque et les divisions politiques constatées dans le passé (1) se vérifient. Si le Parlement tchèque a approuvé le déploiement de 535 soldats en Afghanistan pour 2010, il doit, en effet, à nouveau discuter la demande de renfort du secrétaire général de l'OTAN.

Un renfort demandé par l'OTAN. Le gouvernement (coalition technique social-démocrate CSSD / chrétien démocrate ODS) a proposé l’envoi de 55 soldats :
15 policiers militaires pour aider à la formation de la police afghane, 40 soldats et deux radars d'artillerie sur la base polonaise dans la province de Ghazni. Mais la gauche (sociaux-démocrates et communistes) s'y est opposée, la semaine dernière, à la Chambre des députés. Le secrétaire général de l’Alliance atlantique, Fogh Rasmussen, en visite à Prague le 5 mars, a insisté sur sa demande de renfort sur 51 soldats, proposant une répartition différente : 19 pour entrainer les troupes afghanes, et le reste pour les services de santé. L'ODS soutient cette demande. Mais si le dirigeant du CSSD, Paroubek n'exclut pas une modification du format des militaires envoyés sur place, il refuse toute augmentation du contingent. La situation est donc bloquée

Difficultés supplémentaires. Même le
président de la République, Václav Klaus - qui surfe souvent sur les sujets populaires - a un peu changé... son fusil d'épaule. A l'automne dernier, réagissant à un mini-scandale à Prague quand on avait découvert que des soldats engagés en Afghanistan avaient exibé des signes nazis, Klaus avait rétorqué que l'armée tchèque devait être tournée davantage « vers la défense du pays » que vers des « missions expéditionnaires ». A cela s'ajoute la crise budgétaire, l'armée tchèque est confrontée à une réduction drastique de budget : 2700 postes  supprimés. Pour l'OTAN, cependant, après le refus des Néerlandais de reporter leur départ (2), il est important qu'un nouveau pays européen ne "cale" pas sur son engagement en Afghanistan.

(1) L'opposition sociale-démocrate CS refuse la mission en Afghanistan ...
(2) Le gouvernement NL chute sur l'Afghanistan, un tournant .

 

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1 mars 2010 1 01 /03 /mars /2010 05:45

RasmussenPalmaConf-1835acNgv.jpgA Palma de Majorque, j'ai pu m'entretenir, quelques minutes, avec Anders Fogh (Rasmussen), le secrétaire général de l'OTAN. Quelques questions et réponses sur: l'opération de l'ISAF en Afghanistan (un "succès"), le remplacement des Néerlandais (pas de successeur pour l'instant), l'opt-out danois (à supprimer vite) et la coopération avec Catherine Ashton et l'UE (l'amour, presque, fou).


L'offensive à Marjah, comment la qualifiez-vous, un succès ou un échec ?

« Un grand succès. Il y a des progrès militaires et l'opération actuelle est la marque de notre nouvelle stratégie. Nous offrons de la stabilité, il y a une coopération avec le gouvernement, nous assistons la population. L’opération en Helmand sera un modèle pour les opérations futures (NB : à Kandahar, selon certaines sources).

Les Pays-Bas ont décidé de partir d'Uruzgan, qui va les remplacer ?

« Nous serons toujours en Uruzgan et nous aurons une nation-cadre. Et puis, les Pays-Bas ne quittent pas tout de suite (la province). Ce ne sera qu'à partir du mois d’août et selon un processus qui va s’étaler jusqu’à fin année.

Avez-vous reçu une offre formelle d'un Etat ?

« Non. Mais nous avons la volonté de trouver un remplaçant. Je suis confiant.

En tant que Danois, que pensez-vous de l'opt-out qu'a le Danemark en matière de défense de l'UE ?

« Je ne pense pas que ce soit une bonne chose. Et j'espère qu'il pourra être mis fin. Cela empêche en effet le Danemark de participer à la politique de défense européenne. Et ce n'est pas bon pour personne : pour le Danemark, pour l'Union européenne. Il s'agit d'une question nationale bien entendu. Et c'est au Premier ministre danois d'apprécier quand ce sera possible. Mais je crois que cela simplifierait beaucoup de chose. Et le plus tôt sera le mieux.

Je voulais vous parler d'un autre opt-out permanent..., Catherine Ashton, qu'en pensez-vous ? Comment travaillez-vous avec elle ?

Très bien. Ashton et moi avons déjà convenu de nous voir régulièrement, au moins une fois par mois. La prochaine réunion est fixée en mars. Nous avons déjà eu de fructueux échanges de vues, avant que je vienne ici. C'est très profitable pour nos deux organisations.

(crédit photo : NGV)

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logo_ouestfrancefr.pngL'éditeur : Nicolas Gros-Verheyde. Journaliste, correspondant "Affaires européennes" du premier quotidien régional français Ouest-France après avoir été celui de France-Soir. Spécialiste "défense-sécurité". Quelques détails bios et sources.